Au cœur de l’Ardèche, en 1907, dans le petit restaurant de l’Hôtel Terminus à Labégude, débute une épopée gourmande. Paul Roch Sabaton, à la fois cuisinier et propriétaire, lance la fabrication de plats cuisinés et de champignons en conserve. Mais très vite, une création lui vaut un succès instantané : la crème de marrons qui devient une douceur incontournable dès 1909. Et ce n’est pas tout : en décembre 1911, il dévoile le tout premier coffret de marrons glacés, plantant les premières graines d’un héritage confiseur.

Les ambitions prennent de l’ampleur en 1925, avec Jules Reynaud, expéditeur de fruits. Ensemble, ils ouvrent les frontières de la gourmandise : myrtilles au sirop, marrons confits et crème de marrons voyagent jusqu’en Angleterre, en Amérique, en Afrique du Nord, voire en Égypte.

Lorsque les associés disparaissent en 1957 c’est le fils du fondateur, Paul Sabaton, qui reprend les rênes. Il réoriente la Maison vers une clientèle exigeante : pâtissiers et restaurateurs, pour qui la qualité devient une exigence.

L’innovation s’insinue en 1959, avec l’installation d’un autoclave de confisage améliorant la confection des marrons confits. Deux ans plus tard, ce même équipement révolutionne la production des écorces d’oranges confites. Ces autoclaves restent en usage à ce jour, témoins fidèles d’un savoir-faire éprouvé.

Face à la concurrence des fruits surgelés, les années 1970 marquent un tournant stratégique : Sabaton fait le choix de se concentrer sur les produits à base de marrons et d’écorces d’oranges, plébiscités par les professionnels, en France comme à l’étranger.

L’exportation prend un nouvel essor dès 1975, avec des livraisons jusqu’au Japon : la part des ventes à l’étranger augmente alors de 4 % à 20 % en une décennie.

En 1985, la créativité s’incarne dans une machine pensée pour découper mécaniquement les quartiers d’écorces d’oranges. Une invention qui annonce une période riche en innovations techniques.

En 1989 c’est Christophe Sabaton, petit-fils du fondateur, qui prend la direction. Sous son impulsion, l’écorce confite d’orange devient une référence auprès des chocolatiers grâce à une machine capable de peler les fruits en fines lamelles.

L’année 1998 est celle d’un nouveau départ matériel : une usine moderne voit le jour à Aubenas, à 4 km du site historique. Ses locaux lumineux, cloisonnés et organisés contrastent avec l’entassement d’autrefois.

Parallèlement, l’engagement pour l’AOP « Châtaigne d’Ardèche » s’intensifie : cette appellation est obtenue en 2006, puis reconnue à l’échelle européenne en 2014, grâce notamment à l’engagement actif de Christophe Sabaton.

En 2018 Sabaton investit encore pour améliorer sa logistique : un entrepôt est construit à 500 m de l’usine, afin de rendre l’approvisionnement et le stockage plus efficients, notamment pour la réception des châtaignes fraîches dès l’automne 2019.